Edito
On les voit venir avec leurs gros sabots, les ayatollahs du folk : « Vianney ? Sérieux ? Le chanteur néo yéyé qui susurre ses petites romances aux oreilles des filles ? Ce Ed Sheeran de pacotille ? » … En fait, on les a assez entendus ces casseurs d’ambiance. Ne vous fiez surtout pas au look de gendre idéal de ce jeune musicien de 27 ans, et même s’il rappelle Richard Anthony à votre grand-mère toute émoustillée, essayez de passer outre, franchement. Parce que derrière l’image médiatique de l’artiste, il y a du lourd, un mélodiste inspiré, un authentique songwriter, qui, à sa façon, malaxe dans ses chansons impeccablement ciselées des influences aussi diverses que Francis Cabrel, les Beatles, Dick Annegarn, Ben Howard, Bob Dylan, Rickie Lee Jones ou encore James Taylor. L’univers de Vianney est complètement indissociable de la guitare, sa muse, sa compagne à la vie comme à la scène, qu’il taquine avec aisance, usant de sa technique de picking pas vraiment orthodoxe, développée en autodidacte, et distillant dans ses accompagnements très rythmiques des voicings d’accords surprenants, obtenus par le truchement d’open tunings. Vianney, c’est aussi une voix singulière, expressive, pleine de petites failles, et de laquelle jaillit un arc-en-ciel d’émotions. Si vous doutez encore du talent de ce folk singer à la française, allez à sa rencontre dans une salle de concert, où il communie si bien avec son public, seul sous les feux des projecteurs avec ses guitares (une Little Martin et une Parlor Larrivée P-01) et son looper Roland. Avouez qu’il en faut, de la bravoure, pour attaquer deux soirées AccorHotels Arena dans cette configuration. En tout cas, l’équipe de Guitare Sèche Le Mag sera avec lui les 7 et 8 juin, parce que si Vianney en a l’air, il en a surtout les chansons. Bonne lecture !
La rédac'
Numéro N°44
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